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Apprendre à lire les étiquettes alimentaires

femme avec son téléphone qui lit l'étiquette d'un produit alimentaire

La lecture du tableau « informations nutritionnelles »

Avant de détailler les informations nutritionnelles, voici quelques éléments pour bien lire la liste des ingrédients :

  1. Ceux-ci sont listés dans l’ordre décroissant de poids (masse) sur le total de la masse du produit. Par exemple, si le premier ingrédient est de l’eau ou du sucre, vous savez ce qu’il vous reste à faire 😉.
  2. Si un ingrédient est composé de plusieurs ingrédients (chocolat, confiture …) et qu’il représente moins de 2 % en masse du produit, il n’y a pas d’obligation pour l’industriel de le mentionner sur l’étiquette !
  3. Il n’y a aucune obligation de mentionner le pourcentage exact de chaque ingrédient, sauf si ce dernier est mentionné en face avant du produit (exemple : chocolat 70 % cacao).
  4. Nous vous conseillons d’acheter des produits avec une liste d’ingrédients la plus courte possible, et la plus compréhensible (évitez les ingrédients que vous ne comprenez pas ou que vous n’avez pas dans vos placards !).
  5. Faites attention aux additifs, conservateurs, colorants, émulsifiants, édulcorants … (tous les codes qui commencent par « E »). Certains de ces composés sont à éviter (disponible sur le site de l’UFC Que Choisir par exemple, ou sur celui de la CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie). Retenez également que « c’est la dose qui fait le poison », c’est-à-dire que plus, vous cumulez de ces produits, même classés dans la catégorie des « tolérables », plus vous prenez le risque d’engorger votre corps avec des toxines non souhaitables.

Le tableau des valeurs nutritionnelles est obligatoire. Il doit mentionner a minima : l’énergie (kJ, kcal), les matières grasses, les acides gras saturés, les glucides, les sucres, les protéines, le sel, et tout ceci aux 100 grammes de produit.

Soyez par exemple bien attentif à la catégorie des « sucres » car ce sont ceux-ci que l’on cherche à limiter. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande un maximum de 25 g de ces sucres par jour (ne pas confondre avec la quantité de glucides, qui comprend ces « sucres » dits « simples », et les sucres complexes). Un morceau de sucre blanc classique pèse 5g.

Ne sont pas obligatoires : les vitamines, minéraux, omégas 3/6/9, les fibres, acides gras trans, l’index glycémique… sauf s’il existe des allégations (voir partie suivante).

Les allégations

Ce que l’on appelle « allégations », ce sont les mentions que vous voyez souvent en façade de produits transformés : « allégé en … », « source de … », « améliore … » …etc.

La plupart de ces allégations nécessitent une autorisation de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments). Par exemple : « le magnésium contribue à réduire la fatigue et le stress » est une mention qui n’est pas inventée par l’industriel, mais codifiée par l’EFSA : si la composition aux 100 g du produit contient une certaine quantité de magnésium, l’industriel a le droit (mais pas l’obligation) de mettre l’allégation correspondante sur l’étiquette du produit.

Ces mentions induisent souvent le consommateur en erreur, elles le noient sous les informations.

Les labels et logos

Il existe de très nombreux labels et logos ; certains sont officiels, parmi eux certains labels « bio », et nécessitent le respect d’un cahier des charges spécifique, d’autres sont purement commerciaux et à visée marketing. Parcourons-en quelques-uns ensemble.

Quelques labels officiels

Label Rouge

Le produit doit respecter un cahier des charges spécifique, qui correspond à un produit de qualité supérieure à la moyenne. Il garantit une vraie qualité gustative et des conditions de production supérieures. Mais il ne garantit pas une meilleure qualité nutritionnelle.
Par exemple, pour des œufs ou de la volaille Label Rouge, les animaux doivent avoir accès à l’air libre et avoir une alimentation non composée de matières animales ni additifs (liste non exhaustive).

Appellation d’origine

Il en existe de nombreux, par exemple :

  • AOC (appellation d’origine contrôlée) : offre une garantie sur le produit et le terroir.
  • AOP (appellation d’origine protégée) : offre aux produits de terroir une protection des contrefaçons et des imitations.
  • IGP (indication géographique protégée) : le cahier des charges est moins exigeant que l’AOP, il garantit un lien au minimum avec le territoire.
  • STG (spécialité traditionnelle garantie) : elle garantit la qualité d’une recette traditionnelle, mais pas la provenance d’un territoire.

À noter que tous ces labels ne garantissent pas non plus une meilleure qualité nutritionnelle.

Bleu Blanc Cœur

L’objectif de ce label est de produire des produits laitiers, des œufs et une viande plus riches en omégas 3, grâce à l’alimentation des bêtes (graines de lin, herbe et luzerne). Ce label garantit donc une meilleure qualité nutritionnelle, mais pas de meilleures conditions d’élevage (vous ne trouverez pas ou rarement des produits BBC et bio).

Les labels « bio »

(« bio » veut dire d’origine agriculture biologique)
Voici quelques labels parmi les plus répandus :

Eurofeuille

Ce label européen garantit un maximum de 5 % de produits non bio et un maximum de 0,9 % d’ingrédients OGM (organisme génétiquement modifié) dans sa composition. La coexistence avec des cultures non bio est possible.

Bio Cohérence

Il garantit 100 % d’origine bio et un maximum de 0,1 % d’OGM. Il n’est pas autorisé de coexistence avec du non bio et l’origine des ingrédients doit être française, de même que la fabrication qui doit être 100 % française.

Nature et progrès

Ce label garantit 100 % de produits bio, 0 % d’ingrédients OGM. La coexistence avec des cultures non bio n’est pas possible, de même que l’utilisation d’huile de palme. La taille des exploitations doit être limitée.

Demeter

C’est le label le plus exigeant de cette liste : il impose les mêmes contraintes que Nature et Progrès, avec un critère supplémentaire sur le bien-être animal.

Les labels « marketing »

Il en existe de très nombreux, en voici deux des plus répandus :

« Produit de l’année »

Il faut payer pour concourir (NB : l’obtention d’un label tel que ceux cités ci-avant est également soumise à contribution financière). Le produit est évalué par des consommateurs, en fonction notamment de l’innovation perçue.

« Saveur de l’année »

Le principe est le même que pour le produit de l’année, si ce n’est que les critères d’évaluation des consommations sont basés sur des qualités gustatives.
Ces labels sont des outils de communication avant tout et ne garantissent en rien la qualité intrinsèque du produit.

Que faire pour débusquer le vrai du faux dans cette jungle d’informations ?

Il existe aujourd’hui des applications et notations qui vous permettent de vous repérer. Ces outils ne sont pas parfaits, mais permettent de prendre une décision en connaissance de cause.

Le Nutri-Score

Depuis avril 2017, ce logo peut être apposé sur la face avant des emballages.

Notez qu’il s’agit d’un système d’étiquetage nutritionnel complémentaire à la déclaration nutritionnelle obligatoire détaillée ci-avant.

Ce système est basé sur une échelle de 5 couleurs (du vert foncé au orange foncé) et associant des lettres allant de A (« meilleure qualité nutritionnelle ») à E (« moins bonne qualité nutritionnelle) pour optimiser l’accessibilité et la compréhension de l’information nutritionnelle par le consommateur.

Il prend en compte, pour 100 grammes de produit, la teneur :

  • En nutriments et aliments à favoriser : fibres, protéines, fruits et légumes ;
  • En nutriments à limiter : énergie, acides gras saturés, sucres, sel.

Après calcul, le score obtenu pour un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur.

La classification Nova

Elle vous permet d’évaluer le degré de transformation d’un aliment. Cela vous permet de savoir si vous achetez un produit ultra-transformé, comprenant souvent des aliments recombinés, reconstitués, de nombreux additifs … à éviter bien sûr !

Les aliments sont classés de 1 (peu ou pas transformés) à 4 (ultra-transformés).

L’application Yuka

Issue d’une initiative privée, mais indépendante, cette application Smartphone vous permet de scanner presque n’importe quel code barre et obtenir une note en retour. Cette note est basée sur :

1) Qualité nutritionnelle = 60% de la note

Cette note repose sur le Nutri-Score du produit, évalué par le PNNS (= Programme National Nutrition Santé). Elle prend en compte les informations suivantes : calories, sucre, sel, graisses saturées, protéines, fibres, fruits et légumes.

2) Présence d’additifs = 30% de la note

L’application prend en compte le niveau de risque des additifs présents : sans risque (pastille verte), risque limité (pastille jaune), risque modéré (pastille orange), à risque (pastille rouge).
Le détail du risque associé à chaque additif ainsi que les sources scientifiques sous fournies dans l’application (EFSA, ANSES, CIRC + nombreuses études indépendantes).

3) Dimension biologique = 10% de la note

Enfin, la note Yuka prend en compte la présence d’un label officiel national ou international. L’objectif est d’éviter les pesticides chimiques, qui peuvent représenter un risque pour la santé.

Cette application vous propose aussi pour chaque produit des alternatives plus « saines ».

A noter que l’on peut également scanner les produits cosmétiques.

L’application Open Food Facts

Issue d’une association créée en 2012, cette base de données Communautaire est reconnue par Santé Publique France. Comme pour Yuka, vous pouvez scanner le code-barre d’un produit et recevoir en retour :

  • Le Nutri-Score
  • L’Eco-score : c’est un score expérimental qui synthétise les impacts environnementaux des produits alimentaires.
  • Une notation par pastilles de couleur (verte, orange ou rouge) suivant la présence d’aliments transformés ou ultra-transformés, la présence de sel et de sucres en trop forte quantités.

Chaque article contient une mine d’informations ! Il ne s’agit pas de les scanner lors de chaque achat, mais plus de l’utiliser et de le consulter occasionnellement, afin de faire des achats conscients et responsables.

Nous espérons vous avoir éclairés sur les différentes informations à votre disposition sur les produits que vous achetez au quotidien. Bien sûr, rien n’est simple, d’autant plus que la composante prix est également très importante dans nos choix. Quand vous le pouvez, n’hésitez pas à choisir, à prix équivalent ou presque, les produits les plus vertueux possible, en tenant compte des informations fournies dans cet article.

Bons achats !

Auteur : Anne-Lise Collet, naturopathe et nutritionniste à Rosheim (67), www.choisir-naturo.fr

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