Les probiotiques naturels

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1. Qu’est-ce que le microbiote ?
2. Qu’est-ce qu’un probiotique “naturel” ?
3. Pré et pro biotiques : quelle différence ?
4. Les familles de probiotiques
5. Les aliments sources naturelles de probiotiques
6. Les bienfaits des probiotiques
7. Comment faire une cure, UFC et souches : de quoi parle-t-on ?
8. Effets indésirables et contre-indications des probiotiques

Les probiotiques sont devenus un sujet d’actualité dans le domaine de la santé et du bien-être, suscitant un intérêt croissant chez les chercheurs et le grand public. Ces microorganismes ont un certain potentiel sur la santé intestinale et le corps. Cet article vous permet de comprendre pleinement le rôle de ces bactéries et les bonnes pratiques pour les consommer.

Qu’est-ce que le microbiote ?

Dans notre intestin se trouve un organe à part entière, découvert à la fin des années 1990 début 2000, et qui n’a d’ailleurs pas fini de révéler ses secrets : le microbiote ou flore intestinale. Ce sont quelque 100 000 milliards de bactéries et levures ou champignons, représentant au total un poids d’environ 1,5 kg, réparties dans l’intestin. Qui vont jouer un rôle essentiel dans le maintien de notre santé, tant au niveau de la finalisation de la digestion des aliments, de la synthèse de certaines vitamines qu’au niveau de protection par effet barrière et stimulation du système immunitaire.

Un déséquilibre du microbiote se nomme une dysbiose.

Qu’est-ce qu’un probiotique “naturel” ?

Notre microbiote est composé en partie de bactéries, organismes unicellulaires sans noyau avec un ADN chromosomique, qui se reproduisent par division cellulaire. Ce sont les fameux probiotiques, terme dérivé du grec : pro = pour, bios = vie. Leur présence est bénéfique et indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. On trouve selon les auteurs jusqu’à 1000 espèces différentes dont 30 à 40 représentent 99 % de notre flore intestinale. C’est un véritable écosystème dont nous devons prendre soin afin de maintenir une santé optimale.
Ces colonies bactériennes agissent et interagissent dans le but de finaliser la digestion des aliments, de participer à la synthèse de vitamines (K2, B12,B8) et certaines hormones (entre autre la sérotonine, notre hormone « de la zénitude »). Elles protègent les cellules de la muqueuse intestinale et en renforcent l’imperméabilité par stimulation de la sécrétion de mucus. De même, en occupant la place, elles empêchent la colonisation de l’intestin par des souches pathogènes. Elles vont stimuler l’activité du système immunitaire si besoin, mais aussi le réguler en cas de suractivité (allergies, maladies inflammatoires de l’intestin).

Pré et pro biotiques : quelle différence ?

La croissance des bactéries est favorisée par la présence de fibres alimentaires, qui représentent les fameux prébiotiques. La digestion par les bactéries de ces chaines de glucides libère des composés bénéfiques à l’organisme humain (tels que des acides gras à courte chaine : butyrate et propionate). Ces prébiotiques vont se trouver dans tous les végétaux, il est conseillé pour un adulte d’en consommer environ 25 grammes par jour, ce qui est tout à fait réalisable avec une alimentation végétale variée.

Les familles de probiotiques

Un probiotique est défini par son appartenance à un genre et une espèce puis une souche pour ceux utilisés en compléments alimentaires. Les genres différents donnent des milliers d’espèces et des centaines de milliers de souches différentes. Toutes les espèces ont leurs propres spécificités d’action.

On distingue :

• Le genre « Lactobacillus » parmi lequel on notera par exemple L. acidophilus , L . rhamnosus GG, L. caseï etc….
• Le genre « Bifidobacterium »
• Le genre « Streptococcus »
• Le genre « Lactococcus »
• Des levures sont également considérées comme des probiotiques : Saccharomyces boulardii et S. cervisiae que l’on retrouve dans la levure de bière.

Les aliments sources naturelles de probiotiques

Sans le savoir, l’homme a toujours soutenu son microbiote en consommant des aliments ayant subi ou non une transformation et contenant naturellement des probiotiques.

• Sans transformation, à l’état brut, ce sont plutôt des compléments d’alimentation, car on n’en fait pas un repas, qui viennent renforcer une recherche nutritionnelle « bien-être » : le pollen frais, la gelée royale …
• Avec transformation, au départ dans un but de conservation des aliments en prévision des périodes moins fastes, on trouve les « lactofermentés », obtenus sous action de bactéries et levures présentent dans l’air ambiant et sur les légumes, avec marinade au sel pour éviter la putréfaction. De nombreux légumes se prêtent à la fermentation par les bactéries lactiques afin de fournir des aliments à consommer à petite dose, régulièrement, en soutien de notre microbiote. Des spécialités de divers pays sont ainsi connues : la choucroute en Europe, le kimchi et l’ail noir coréen, le miso asiatique et le tempeh d’origine indonésienne par exemple.
• De même, différents types de boisson contiennent également ces probiotiques utiles à notre bien-être, obtenues à partir d’une culture de départ (des ferments) : le kéfir (de fruit ou de lait), le kombucha (à partir de thé, noir ou vert), le jun (gingembre fermenté) et bien sûr tous les laits (vache ou brebis ou chèvre) fermentés tels que le yaourt bulgare, le lassi indien, l’ayran turc. C’est la même méthode qui sera utilisée pour les fromages au lait crû (lait non chauffé à plus de 40°, ni thermisé, ni pasteurisé).

La fermentation transforme les glucides naturellement présents dans ces aliments en acide, gaz ou alcool qui vont avoir un rôle de conservateurs naturels. Et propose de nouvelles saveurs acidulées caractéristiques.

Les aliments deviennent plus digestes, sources de bactéries vivantes bénéfiques (à condition de ne pas les chauffer ou cuire !) et contribuent ainsi à maintenir une bonne santé digestive (et donc générale) à condition de ne pas en abuser. Une consommation régulière permet de soulager certains problèmes chroniques tels que la constipation, voire certaines intolérances ou allergies.

La levure de bière active ou vivante est également reconnue pour ses propriétés probiotiques à condition d’avoir été séchée à moins de 40°. C’est aussi une source importante de vitamines du groupe B, de minéraux et d’acides aminés.

Les bienfaits des probiotiques

• Facilitent la digestion : les bactéries fabriquent des enzymes qui scindent les grosses molécules (protéines en acides aminés, amidon et sucres complexes en sucres simples) et rendent les fibres moins irritantes.
• Sont sources de vitamines : C, K2 et du groupe B et de minéraux rendus plus biodisponibles.
• Sont sources de choline qui est un précurseur de l’Acétylcholine = neurotransmetteur protecteur reconnu par rapport à la maladie d’Alzheimer.
• Participent à l’élimination des toxines, métaux lourds et facteurs antinutritionnels contenus dans les fruits et légumes (tel que l’acide phytique).
• Participent au bon fonctionnement de l’intestin : régularisent le transit, diminuent les ballonnements et les gaz, évitent le développement de colonies pathogènes en occupant la place (rôle antiseptique).
• Renforcent le système immunitaire : le microbiote est notre première ligne de défense.
• Aident à la perte de poids ( Lactobacillus gasserii est plus présent dans le microbiote des personnes minces…).
• Limitent les désagréments intestinaux (diarrhées) liés à une antibiothérapie ou autre traitement allopathique, ainsi que suite à une radiothérapie.
• Aident en prévention et en curatif des gastroentérites, tourista, eczéma atopique du nourrisson, récidives de Crohn, infections nosocomiales, infections vaginales, symptômes de l’intestin irritable …

Comment faire une cure, UFC et souches : de quoi parle-t-on ?

En dehors d’un soutien régulier par l’alimentation dans le cadre du maintien du bien-être, la prise de probiotiques en complément alimentaire peut être conseillée en préventif ou curatif pour les problématiques évoquées à l’instant. La durée de la cure sera à déterminer avec le thérapeute en fonction des besoins et des résultats.

La définition de l’ OMS en 2001 des probiotiques est la suivante : « microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels. »

Quant au choix du complément alimentaire, on vérifiera plusieurs critères :

• La « fraicheur » des souches : il doit être recommandé de garder la boite au réfrigérateur, gage de bactéries vivantes.
• Des gélules gastro-résistantes : car 90 % des bactéries sont tuées par l’acidité de l’estomac, or elles doivent parvenir intactes au niveau de l’intestin.
• Le nombre de milliards de bactéries au gramme = UFC ou Unités Formants Colonies. Il y a obligation depuis début 2023 minimum 10 puissance 7 à 10 puissance 10 de cellules vivantes d’une souche par jour de traitement.
• La désignation exacte des souches utilisées selon 3 informations : le genre (ex : Lactobacillus), l’espèce (ex : acidophilus) et la souche (ex : LA 201). Les genres les plus fréquemment utilisés sont des Lactobacillus et des Bifidobactéries. La variété des souches proposées varie en fonction de la problématique pour laquelle le complément alimentaire est choisi.

La prise du complément alimentaire se fera de préférence le matin à jeun, environ 15 à 20 minutes avant le petit déjeuner. Cette prise peut provoquer des « gargouillis et autre remue-ménage » dans l’intestin. On peut alors débuter avec une dose plus faible et augmenter progressivement.

Effets indésirables et contre-indications des probiotiques

Aucun effet secondaire n’a été identifié suite à la prise de probiotiques. Cependant, chez certains, on notera un inconfort intestinal léger se manifestant par des ballonnements, des gaz, un transit accéléré, quelquefois de rares éruptions cutanées ou maux de tête. Tous diminueront après quelques jours. Il reste la possibilité d’allergie à un ingrédient des gélules (autre que les probiotiques eux-mêmes).
Les contres-indications à la prise de probiotiques sont les suivantes :

• Les personnes immunodéprimées ou sous immunosuppresseurs
• Les suites de maladies de type lymphome, leucémie…
• Les suites de traitements de radiothérapie
• Les anomalies congénitales

Auteur : Anne-Lise Collet – Naturopathe et nutritionniste à Rosheim (67) – www.choisir-naturo.fr