Abcès dentaire : quels sont les “traitements” naturels ?

Précision : le terme “traitement” utilisé dans nos articles de blog est principalement destiné à des fins de conseils. Les produits vendus par Soriavie étant enregistrés comme des compléments alimentaires, Soriavie ne prétend en aucun cas se substituer à un traitement médicamenteux ou à un avis médical.

Avant de passer en revue diverses possibilités de traitement naturel d’un abcès dentaire, il est important de préciser que l’idéal est de faire des contrôles réguliers chez le dentiste afin d’éviter d’en arriver là. Malgré tout, un abcès dentaire peut toujours se déclarer. En cas d’abcès, la plupart des dentistes proposent une antibiothérapie dans le but de juguler l’infection et pouvoir travailler sur un terrain « nettoyé ». Mais en prévention, ou en complément des traitements médicamenteux, il existe des aides naturelles précieuses, qui peuvent vous permettre d’éviter l’apparition des abcès ou de les soulager une fois qu’ils sont apparus.

Qu’est-ce qu’un abcès dentaire ?

L’abcès dentaire se manifeste généralement de manière soudaine par une douleur au niveau de la gencive, accompagnée de symptômes inflammatoires tels que tuméfaction, rougeur et chaleur. Vient ensuite la formation d’un amas de pus, résultant de la prolifération bactérienne.

Les origines de l’abcès peuvent varier : il peut se former au niveau de l’apex (partie proche de la racine) d’une dent en raison d’une carie non traitée entraînant une atteinte de la pulpe dentaire, dans une poche gingivale en cas de parodontose, lors de la poussée des dents de sagesse, ou suite à un traumatisme dentaire.

Il est essentiel d’arrêter l’évolution de l’abcès afin d’éviter une propagation de l’infection, pouvant entraîner des douleurs jusqu’au cou et aux oreilles, ainsi qu’une fièvre.

Conseils en phytothérapie

Si un abcès se forme et en attendant le rendez-vous chez le dentiste, incontournable, quelle qu’en soit la cause, les plantes nous offrent leur soutien. Et cela localement au niveau de la cavité buccale et plus généralement avec un soutien de l’immunité.

En application locale

Le clou de girofle « Eugenia caryophyllus »

C’est du giroflier, arbre de pays tropicaux, que l’on récolte les boutons floraux non encore épanouis. En séchant, ils vont prendre cette forme caractéristique de clou de couleur brunâtre. Lors de la distillation, leur teneur exceptionnelle en essence aromatique en fait une huile essentielle facilement reconnaissable à « son odeur de dentiste ». C’est l’eugénol qui en est responsable. Les principes actifs du clou de girofle en font une huile aux propriétés anesthésiante, antalgique, antiseptique. C’est le premier réflexe à adopter en urgence dentaire. Une goutte à appliquer au coton tige directement sur l’endroit douloureux. On peut également utiliser un clou de girofle de sa boite à épices, à laisser ramollir à l’endroit douloureux.

La lavande vraie « Lavandula angustifolia »

Son parfum évoque des vacances au soleil de Provence ou… l’armoire de nos grands-mères ! Dès l’Antiquité, elle a été utilisée pour parfumer et est devenue vraiment une plante médicinale dès le Moyen Âge. Les sommités fleuries sont riches en tanins, flavonoïdes, dérivés de coumarine, d’acide rosmarinique, etc. et d’huile essentielle (linalol, terpènes, etc.). Reconnue pour ses vertus relaxante antistress, cicatrisante et régénérante cutanée, antispasmodique et myorelaxante, elle nous intéresse ici pour ses qualités antiinfectieuse, antibactérienne et antifongique.

Le tea tree ou arbre à thé «  Melaleuca altrenifolia »

Depuis longtemps, les Aborigènes d’Australie connaissaient les vertus médicinales des feuilles de cet arbre. Que ce soit sous forme d’infusions, d’inhalations ou de compresses, il était reconnu pour ses propriétés antiinfectieuses, antiinflammatoires, immunostimulantes et cicatrisantes. De nos jours, c’est sous la forme d’huile essentielle que l’arbre à thé a sa place incontournable dans notre boite à outils naturopathique. Les principes actifs nombreux parmi lesquels des alcools terpéniques, des terpènes et oxydes terpéniques (notamment le 1,8 cinéole) en font un antibactérien, antiviral, antifongique et antiparasitaire de large spectre. Il est aussi immunostimulant, antiinflammatoire et cicatrisant.  Grâce à ses propriétés l’huile essentielle de tea tree trouve un rôle à jouer dans le traitement de l’abcès dentaire, soit seul en application locale, soit en massage de la zone gingivale concernée en mélange avec, par exemple, des huiles essentielles de clou de girofle, de laurier noble, de lavande, le tout dans une huile végétale de millepertuis.

Le souci «  Calendula officinalis »

Cette magnifique fleur orange tient un premier rôle dans tout type de plaie. Ses principes actifs, mucilages, flavonoïdes, caroténoïdes, lui confèrent des qualités antiinflammatoire et cicatrisante, mais aussi fongicide, antibactérienne et antivirale. Pour un abcès dentaire, on peut penser à l’utiliser en compresse locale à partir d’extrait fluide ou d’infusion, il va empêcher l’inflammation et l’infection de s’étendre tout en stimulant l’évacuation des déchets infectieux par le système lymphatique.

La sauge officinale : « Salvia officinalis »

Cette plante qui « sauve de tout » va par ses tanins resserrer et tonifier les tissus enflammés. Et son action antiseptique n’est pas en reste, elle est active dans les affections de la cavité buccale par action antioxydante, bactéricide et fongicide. On peut utiliser l’huile essentielle en application locale seule ou en mélange dans un macérat huileux.

Les bains de bouche

Huile de coco : une alternative aux bains de bouche du commerce, c’est d’utiliser de l’huile de coco en oil pulling, technique qui consiste à garder l’huile au moins 10 minutes dans la bouche en la faisant circuler activement. L’acide laurique contenu dans l’huile de coco lui confère des propriétés antiseptiques. L’huile est également reconnue pour être anti-inflammatoire. Dans cette huile, on pourra rajouter quelques gouttes des huiles essentielles que l’on a évoqué auparavant.

Sauge ou souci : une infusion refroidie de souci ou de sauge peut s’envisager en bain de bouche.

Conseils divers

Soulager la douleur par voie générale

On pensera aux plantes antalgiques parmi lesquelles :

• L’écorce de saule blanc «  Salix alba » : c’est l’écorce de l’arbre qui contient entre autres des salicylates aux propriétés antiinflammatoires et antalgiques.
• La reine des prés «  Filipendula ulmaria » : les sommités fleuries, de par leur teneur en acide salicylique, sont antiinflammatoires et antalgiques.
• La menthe poivrée «  Mentha x piperita » : l’huile essentielle est fortement antalgique et anesthésiante.
• Le gingembre «  Zingiber officinale » : le rhizome dont on extrait l’huile essentielle possède des propriétés antiinflammatoires et antalgiques.

Soutenir le système immunitaire

Il est important que l’organisme soit le plus « armé » possible pour lutter contre une infection afin d’en éviter la propagation. Il faut soutenir les forces d’autoguérison du corps.

• L’échinacée «  Echinacea purpurea » : Cette plante connue des Amérindiens pour soigner les plaies infectées contient dans ses parties aériennes de nombreux principes actifs cicatrisants, antiinflammatoires et surtout immunostimulants. Sa composition complexe la rend plus intéressante en galénique liquide, extrait fluide, où l’on retrouve un maximum des principes actifs, proche de la notion de totum de la plante. Elle agit au contact direct de la muqueuse buccale, stimulant plusieurs facteurs de l’immunité.
• Le thym (Thymus vulgaris), le romarin (Rosmarinus off.), la sauge (Salvia) et l’origan (Origanum) font partie de la famille des Lamiacées qui ont en commun des propriétés immunostimulantes. Pratiques à utiliser sous forme d’huiles essentielles, en respectant les conseils d’usage de ces dernières.
• La propolis : Classée en phytothérapie, il s’agit en fait d’une résine de bourgeons d’arbres récoltée par les abeilles et dont le rôle est d’assainir la ruche. Riche en principes actifs dont des acides phénoliques, elle présente une activité antiinfectieuse et immunostimulante. Elle peut s’utiliser seule en extrait fluide ou servir d’excipient pour des huiles essentielles.
• Et bien sûr, les classiques, qui sont nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme et notamment en soutien immunitaire : la vitamine C et la vitamine D3

Recettes de traitements naturels divers

• Le bicarbonate de soude : une cuillère à café dans un verre, en bain de bouche, soulage.
• Les compresses chaudes ou froides : une compresse froide, une poche de glace dans un linge, soulage la douleur.
• Les cataplasmes : l’argile froide en cataplasme sur la joue du côté de l’abcès ferait mûrir ce dernier.
• L’ail : une gousse écrasée appliquée sur l’abcès le ferait mûrir.

Conclusion

Petit rappel : la cavité buccale est la première étape de la digestion, tant physique par le rôle de mastication (qui implique des dents en bon état) que chimique par le rôle des enzymes salivaires. Il est indispensable pour le bien-être général de prendre soin de sa bouche. Comme toujours la prévention reste la solution idéale, un brossage régulier et minutieux s’impose. Ainsi qu’un contrôle régulier chez le dentiste avec si nécessaire un détartrage.

Mais s’il est trop tard et que le problème est là, une consultation est nécessaire sans attendre. Le dentiste procédera au drainage de l’abcès et en recherchera la cause pour éviter la propagation aux tissus voisins. Soit c’est un traitement de racine qu’il faut envisager, voire reprendre, soit le problème est lié à une poche parodontale profonde qui nécessite un curetage, soit une poussée de dent de sagesse encore sous gingivale. Il est fort possible que votre dentiste propose une antibiothérapie pour assainir le terrain. Si c’est le cas, afin de limiter les « dégâts » sur le microbiote, il sera judicieux de le soutenir avec l’apport de probiotiques. Et si votre alimentation n’est pas assez riche en fibres, on peut penser à rajouter des prébiotiques, qui sont des fibres venant nourrir les colonies bactériennes « amies » de l’intestin.

Les conseils naturels proposés permettent de limiter l’évolution, la douleur de l’abcès, mais ne constituent en aucun cas un traitement définitif.

Auteur : Anne-Dominique Meyer Dentiste-Naturopathe, chargée de cours à l’école Plantasanté.